Edito de Madame le Maire



« Savoir prévoir afin de pouvoir » À elle seule cette maxime d’Auguste Comte pourrait résumer notre façon de procéder en matière budgétaire depuis le coup de massue asséné par l’État en 2015. Nous avions à l’époque perdu plus du tiers des ressources que l’on nous versait au titre de la dotation générale de fonctionnement (DGF), et les choses depuis ne se sont pas améliorées.

Entre-temps, François Hollande est parti mais son conseiller, lui, est resté avec ses mauvaises habitudes. La machine étatique engloutit les milliards sans jamais oser la moindre réforme sur elle-même. On cherche de l’argent pour maquiller un déficit trop important ? Prenons donc dans la caisse des collectivités : elles n’ont pas le choix puisqu’elles doivent présenter un budget à l’équilibre ! Sous couvert de demander des efforts aux exécutifs locaux, on organise l’étouffement à petit feu des services les plus proches des français.

Non seulement on supprime le service public du dernier kilomètre, mais en plus ce jeu de dupes a un prix : l’État augmente cette année de 25% son déficit. On nous annonce enfin une bonne nouvelle : on baisse les impôts. «C’est l’État qui va faire l’essentiel de l’effort» explique le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, lors d’une conférence de presse… En fait d’effort il faudra régler l’addition et dans ces cas-là, l’État c’est vous, c’est moi; chaque des Saint-Cyrien espère que les actes suivront après les belles paroles. Côté promesses en tout cas le grand débat nous aura au moins rassasiés. Les artifices sont tombés et il ne reste plus rien. L’essentiel était donc dans le décorum : tout ça n’était donc «que de la com» pour habiller des décisions prises il y a deux ans par le candidat Macron.

Il y a de quoi être déçu et comme chacun d’entre vous, je le suis. Au niveau local, nous avons également nos beaux parleurs. Des gens qui vous promettent des baisses d’impôts qu’ils ne pourront pas tenir, des élus qui vous disent que les caisses de la ville sont pleines et que l’argent dort sur un compte quelque part. A les entendre il prend la poussière, c’est dommage… « Savoir prévoir afin de pouvoir » : ne pas dépenser aujourd’hui de l’argent qu’on aura besoin de dépenser demain, ne pas gager de l’argent déjà dépensé. Prévoir dès maintenant les fonds nécessaires à l’investissement de demain. Des mots lourds à lire, mais tellement solides pour bâtir : non pas de la prudence excessive comme on voudrait vous le faire croire, mais une retenue nécessaire quand on gère les impôts de 19.500 SaintCyriens.

L’argent dont ils parlent est bien évidemment déjà engagé pour des opérations qui sortiront de terre dans les 24 mois qui viennent (Gymnase Pierre-Mazeaud, maison des associations, maison de quartier…). C’est ainsi que depuis trois ans, nous veillons comme le lait sur le feu au taux d’endettement de la commune; nous conservons chaque année un certain montant d’autofinancement afin de garder intacte notre capacité d’investissement pour les structures dont nous aurons besoin dans quelques années. Nous devons rendre compte de l’utilisation de vos impôts gérés avec rigueur; je suis très fière de vous présenter la synthèse du budget voté pour l’année 2019 que vous retrouverez dans votre dossier. En attendant, tous en route vers l’été !

Article publié le : 6 mai 2019.